Steve Mounié, capitaine du Bénin, a vivement dénoncé sur la télévision nationale l’emballement médiatique autour des jeunes joueurs, qu’il juge néfaste pour le football béninois. Lors de son intervention sur Benin TV, le buteur d’Ausgbourg a insisté sur l’importance de la prudence dans le langage, particulièrement lorsqu’il s’agit de décrire de jeunes joueurs.
Il faut faire attention aux adjectifs qu’on emploie quand on décrit des joueurs, surtout des jeunes joueurs comme ça. Il ne faut pas leur mettre des idées dans la tête, des idées qui ne sont pas réelles. Il faut vraiment faire attention aux mots qu’on emploie et ça aussi, je dénonce aussi ce qui se passe sur les réseaux sociaux.
Selon lui, de nombreuses pages pullulent et mettent en lumière des joueurs qui évoluent à des niveaux modestes, voire hors de tout championnat, les qualifiant d’« exceptionnels » ou de « prodiges ».
Le capitaine des Guépards alerte sur la surexposition de jeunes joueurs sur les réseaux sociaux, dénonçant un engouement prématuré au détriment de ceux qui ont réellement fait leurs preuves.
Ça devient n’importe quoi parce qu’il n’y a tellement pas de joueurs, tellement pas de joueurs au Bénin, tellement pas de viviers qu’on essaye d’en trouver, qu’on essaye de créer des choses et tout. C’est quelque chose qui m’énerve profondément, en fait. Il y a d’autres joueurs qui devraient être valorisés, qui ne le sont pas et d’autres qui le sont alors qu’ils ne le devraient pas. Et ça, ça ne permet pas à la jeunesse en fait de progresser.
L’ancien joueur de Brest a interpellé directement les médias, soulignant leur responsabilité dans cette problématique. « C’est votre rôle aussi, à vous les médias. C’est très important », a-t-il insisté. Pour que le football béninois progresse, il faut que les joueurs de l’équipe nationale « mettent la barre très haute » et que les jeunes aspirent à atteindre ce niveau, plutôt que de chercher la publicité de pages Facebook avec des titres ronflants et non fondés.
Salaire de Steve Mounié, records, statistiques et plus
Steve Mounié a terminé en évoquant une anecdote marquante : alors qu’il évoluait en Premier League, il était comparé sur les réseaux à Chabel Gomez, encore au Bénin. Une preuve, selon lui, des dangers de la surmédiatisation.