La situation du football béninois, en particulier celle de la sélection A’ dirigée par Moussa Latoundji, suscite de vives inquiétudes.
Depuis sa nomination en 2018, le bilan est alarmant : trois éliminations successives au premier tour du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) en 2020, 2022 et 2024, avec deux matchs nuls, quatre défaites, aucune victoire et un bilan de huit buts encaissés contre un seul marqué en six matchs.
La dernière déception est survenue ce 2 novembre après l’élimination du Bénin au premier tour préliminaire du CHAN par le Togo, un pays dont le championnat n’a même pas encore repris contrairement aux Béninois qui jouent depuis septembre.
Cette situation soulève des questions notamment sur les capacités du sélectionneur. Léopold Kpadonou, passionné de football, interroge la légitimité de Moussa Latoundji, qui cumule les postes à la Fédération Béninoise de Football (FBF). Il s’interroge :
Est-il la seule personne habilitée à conduire l’équipe locale ?
Les résultats décevants, notamment face au Togo, sont perçus comme « honteux ». Il appelle Moussa à démissionner ou à se concentrer sur son rôle d’adjoint de Gernot Rohr, laissant la place à un nouveau coach.
Cependant, la responsabilité des échecs ne repose pas uniquement sur les épaules de Moussa Latoundji. Marcel Mevognon, observateur du football, souligne l’importance du rôle des joueurs. Il affirme :
Un entraîneur ne peut porter seul la responsabilité des échecs ; les joueurs ont eux aussi un rôle important dans les performances collectives.
Pour progresser, il est essentiel de revoir l’organisation autour de l’équipe. Cela passe par des regroupements plus longs afin de construire des automatismes au lieu de se contenter de rassemblements de dernière minute.
En outre, la sélection actuelle pose problème. Comme le mentionne un analyste :
On sélectionne beaucoup plus les noms que les joueurs en forme. On ne peut pas espérer mieux.
Inora Adagbe, secrétaire générale des trophées Sica Fo, abonde dans ce sens :
Ce n’est pas normalement en sélection qu’on apprend à un joueur son positionnement par rapport à telle ou telle ligne de l’équipe.
Les erreurs de sélection peuvent donc coûter cher. Florent Guevoedo, manager de joueurs dans le championnat béninois, pose une question pertinente :
J’entends les gens dire : les meilleurs joueurs sont des étrangers. Dans quel championnat les meilleurs joueurs et buteurs sont des nationaux ? Ou on ne peut pas trouver des Béninois dans le top 5 de chaque catégorie ou poste ?
La situation est d’autant plus préoccupante lorsque l’on observe la performance des équipes voisines. Les Togolais, qui ont un championnat semblable à celui du Bénin, réussissent à faire évoluer leur équipe, même après de longs mois de repos. Cela laisse à penser que leurs entraîneurs ont su s’adapter et maximiser le potentiel de leurs joueurs.
En somme, le Bénin est le seul pays de la zone UFOA B à n’avoir jamais participé à la phase finale du Championnat d’Afrique des Nations depuis sa création. Il est donc temps de s’engager sérieusement pour redresser la barre et redonner au football béninois ses lettres de noblesse.