Abdel Kareem Anjorin, fils de l’ex-président de la Fédération Béninoise de Football, a récemment décroché sa licence d’agent FIFA à Canada Soccer. Avec une vision ambitieuse, il veut offrir aux jeunes talents béninois des opportunités inédites.
Dans cet entretien exclusif, il partage ses motivations, le parcours qu’il a suivi et ses ambitions pour le football béninois.
Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir agent de football ?
Depuis toujours, je savais que je voulais travailler dans le domaine du football. Au fil du temps, j’ai développé une passion pour le métier d’agent. J’ai vu beaucoup d’amis footballeurs, talentueux certes, mais qui n’ont pas pu atteindre le sommet en raison d’un manque d’orientation, d’organisation, et de plan de carrière.
Certains ont même fait de grandes carrières mais n’ont pas su préparer leur retraite. C’est cette observation qui m’a motivé à choisir ce métier pour aider la nouvelle génération de talents à mieux se structurer.
Pouvez-vous nous parler du processus pour devenir agent FIFA ?
C’est un processus nouveau, long et fastidieux, que j’ai entamé l’année dernière à Canada Soccer. La FIFA met à disposition un matériel d’étude d’environ 650 pages, couvrant notamment des notions de contrats et de droit du travail.
Il faut beaucoup lire, comprendre, et s’imprégner du contenu. Ensuite, vous passez un examen général de 20 questions, organisé simultanément dans le monde entier, qui dure 1 heure. Il faut obtenir au moins 16 bonnes réponses pour être admis.
Quels ont été les défis les plus importants à relever durant ce processus ?
Le plus grand défi a été de maîtriser les notions de droit et les détails des questions posées. Il faut être très organisé, passionné, et y consacrer beaucoup de temps. Le taux de succès annoncé par la FIFA pour le premier examen est de 52%, ce qui montre bien la difficulté. Beaucoup passent cet examen 2 ou 3 fois avant de réussir.
Vous avez aussi validé la représentation des mineurs. Qu’en est-il concrètement ?
Effectivement, une fois l’examen général réussi, il y a une autre série de cours et un test à passer pour obtenir l’autorisation de représenter les mineurs. Aujourd’hui, les plus grands talents sont souvent des mineurs, et ils sont malheureusement très souvent exploités ou marginalisés. C’est pourquoi la FIFA tente de réglementer les transferts et la représentation de ces jeunes joueurs.
Quels sont vos objectifs pour le football béninois ?
Le Bénin possède un réservoir de talents incroyables, mais le rôle d’agent reste encore méconnu. L’objectif est de développer un écosystème solide pour accompagner ces talents. Il est essentiel de collaborer avec les acteurs locaux, d’éduquer les joueurs et les centres de formation sur l’importance d’un agent.
Un agent joue un rôle clé dans la détection des talents, la gestion de leur carrière, la négociation de leurs contrats et la préparation de leur avenir après le football.
Quels sont vos projets futurs pour sensibiliser les joueurs et centres de formation du Bénin ?
Nous organiserons bientôt une séance d’information pour les joueurs de D1, D2 et certains centres de formation afin de leur expliquer l’importance d’un agent licencié. Cette initiative visera à fournir des informations importantes sur le rôle d’un agent dans le développement de leur carrière, afin qu’ils puissent mieux comprendre et bénéficier de cette profession.
Un mot pour les jeunes footballeurs béninois ?
J’encourage vivement les joueurs béninois à s’entourer d’un agent qui pourra les aider à exporter leurs talents et leur offrir des conseils avisés pour une belle carrière.